(PouSiOuPaTKonnen) – Les nouvelles concernant les journalistes en Haïti ne sont du tout pas bonnes durant ce mois d’octobre 2022. En seulement deux semaines, au moins 4 d’entre eux ont été victimes et/ou menacés. Ils sont, pour la plupart, ciblés en raison de leur travail qui n’est qu’autre que servir la population en l’informant et en les formant dans ce contexte de crise multiforme. En guise de récompense, ils sont traités comme des bourreaux.
Le premier journaliste connu à avoir été victime au cours de ce mois est Garry Tess. Disparu le 18 octobre dernier aux Cayes, il a été retrouvé mort 8 jours plus tard. Au lendemain de la découverte de son cadavre, Roberson Alphonse de Le Nouvelliste a échappé de justesse à une tentative d’assassinat à Delmas 40B ; de peu, Michaud Joseph aurait perdu la vie après avoir été la cible d’un policier au Champ de Mars et Junot Jean-Baptiste de Radio Mega, le même jour, faisant l’objet de propos injures de la part d’un Homme d’affaires, a été contraint de se mettre à couvert. Tous, des citoyens qui se sont mis au service de la population pour l’informer de tout ce qui se passe dans l’actualité, parfois au péril de leur vie et pour un salaire misérable.
Probablement, à un certain moment de leur carrière, ces journalistes ont servi ceux qui les ont menacés ou qui ont tué Garry Tess. Ils les ont sûrement offert un espace pour faire passer leurs revendications ou leurs opinions. S’il est vrai que certains travailleurs de la presse usent du pouvoir de leur position pour ternir l’image de certains ou pour manipuler l’opinion, il faut admettre que sans eux, la situation du pays aurait « peut-être » été pire. Ils informent sur l’évolution des situations à Martissant, Canaan, Cité-Soleil et Croix-des-Bouquets et, en ce sens, évitent que beaucoup plus de paisibles citoyens soient victimes des exactions des bandits armés. De plus, étant les yeux, les oreilles et les porte-voix de la population, ils alertent sur les différents dangers qui planent au dessus de sa tête et contribuent à apporter des solutions à des problèmes. Le cas de Kanga Zile qui a contribué à la libération de cette jeune fille, arrêtée et détenue en prison injustement dans le dossier de Petit-Bois peut en témoigner.
Dans un contexte où les choses se détériorent en Haïti : la Justice est à genou, les écoles ne peuvent pas rouvrir leurs portes, les gangs armés étendent leurs tentacules et térrorisent la population et les activités sont quasiment au point mort, l’accès à l’information devient plus qu’impératif. Il est temps que le travail des journalistes soit apprécié à sa juste valeur. Dans leur devoir de neutralité et de désintéressement, les journalistes sont sans état d’âme et donc, ne peuvent favoriser personne aux dépens des autres. Ils ont le devoir d’analyser et de critiquer quiconque, quelle qie soit son origine ou son rang social, pourvu que cela soit dans l’intérêt de la masse. Il est temps qu’ils puissent, au regard de la Constitution, exercer leur métier sans contrainte, sans être l’objet de menaces ou de censures.
Les journalistes ne peuvent plus compter de Jean L. Domimique, Jacques Roche, Rospide Pétion, Vladjimir Legagneur, Néhémie Joseph, Diego O. Charles, etc. dans leur rang. Il est tant qu’ils soient traités commes des serviteurs, et non comme des bourreaux.
Eddyson de Varain
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